Le 21 juillet je décolle pour Malte avec le chéri. « Ahh enfin des vacances dans un pays qu’on ne connaît pas encore. A nous les découvertes culinaires et culturelles. Un peu de repos, des moments rien qu’à nous, loin du quotidien. Ca va nous faire du bien !”
Enfin, nous et Instagram. Oui parce que dès notre arrivée, je vous partage (presque) tout. A ce moment-là je ne vois pas le problème à ce partage presque H-24. Effectivement il n’y a rien de « mal » à aimer partager ses découvertes. Simplement, il est important de mettre des limites, de laisser assez de place à l’essentiel (soi, son chéri, la vie réelle).
Je ne les ai pas instaurées mais comme à chaque fois que je ne m’écoute pas, un signe – du destin ? de l’univers ? Appelez cela comme vous voulez – me force à le faire !
Ma (més)aventure
Un peu plus de 24h après notre arrivée, dans la piscine, mon chéri me demande le code pour déverrouiller mon iPhone. Je lui donne mais il ne fonctionne pas. Je tente de mettre mon empreinte mais évidemment mes doigts sont imbibés d’eau et ça ne fonctionne pas. Je retente un code, puis un autre, et encore un autre mais sans succès. Impossible de me souvenir de mon code que je tapais machinalement sans même regarder les chiffres. Frustrée de ne pas savoir utiliser mon téléphone et surtout de ne pas pouvoir me connecter sur les réseaux sociaux, j’insiste, je retente plusieurs fois et après avoir tapé 10 codes erronés, il se bloque.
Inutile de vous dire que j’étais encore plus frustrée ! Je pouvais me passer de tout (Facebook, mails, sms, etc) mais pas d’Instagram ! J’ai alors réfléchi à toutes les solutions possibles. J’ai cherché comment faire sur le net, j’ai tenté de me connecter à mon compte iTunes via l’iPhone du chéri et j’ai même demandé à ma maman d’aller se connecter, chez moi, à mon Macbook pour débloquer mon iPhone à distance et le chéri m’a même proposé d’installer Instagram sur son iPhone. Quel temps perdu, quelle énergie perdue !
Je lâche-prise et profite de l'instant présent
Finalement vous savez ce que j’ai fait ? J’ai lâché-prise ! J’ai vu cette (més)aventure comme une opportunité. Si mon iPhone s’était bloqué ce n’était peut-être pas pour rien. Alors plutôt que perdre mon temps à chercher une solution à mon problème (qui n’en était pas vraiment un) j’ai arrêté de lutter et j’ai accepté. J’ai décidé de PROFITER à 100% de MES vacances et de ME ressourcer. J’avais presque oublié ce que ça faisait de vivre les choses (rien que) pour soi.
Ce qui m’a aidé à lâcher-prise ? Un souvenir qui m’a fait sourire et m’a permis de prendre du recul. Je me suis souvenue que lors de nos premières vacances avec le chéri c’était lui qui était toujours « connecté », souvent sur son téléphone, tous les soirs sur sa tablette. Et moi à ce moment-là je n’avais pas encore de compte Instagram. A cette époque, quand je le voyais sur ces écrans, je ne le comprenais pas. Je me souviens que je me disais « son corps est ici (en vacance) mais sa tête est en Belgique. Alors pourquoi partir à l’autre bout du monde ?! » En me souvenant de cela j’ai souri car c’était ce qu’il se passait pour moi mais prise dans l’excitation que provoque le partage sur les réseaux sociaux, je ne m’en étais pas rendue compte. Les premières 24h, mon corps était à Malte mais ma tête elle n’était pas en vacances. Je pensais « je vais partager ça sur Instagram », « je devrais checker mes mails », « il faut que je vérifie que je n’ai pas de messages sur ma page Facebook »,… Comment espérais-je recharger mes batteries avec une tête aussi remplie de contraintes.
Pourtant avant de partir, je savais que j’avais besoin de me déconnecter pour décompresser. J’avais même demandé à plusieurs de mes abonnées de gérer le groupe Facebook en mon absence (d’ailleurs si vous passez par ici, merci les nanas). Mais je n’avais pas fait cela avec le reste (IG, mails, etc). Comme si une entrepreneure n’avait pas le droit d’être totalement en congé.
Je remercie donc cet événement qui m’a permis de me concentrer sur ce que je vivais, de regarder ce qui m’entourait, de penser à moi, à nous. Plutôt que passer mon temps à regarder des stories, à créer mes propres stories, à poster des photos, à lire des posts, à checker facebook, mes mails, mes sms,… J’ai profité !
Quel bonheur de simplement vivre l’instant présent. Sans contrainte, sans comparaison, sans réseaux sociaux, sans les autres. Et qui a ramené de la spontanéité dans nos journées. Pas de Google maps, pas de tripadvisor, pas d’applications pour contrôler nos journées. On suivait des cartes papiers, on descendait du bus quand on en avait envie, on choisissait les restaurants en se promenant, en prenant le temps et en salivant devant les cartes à l’entrée. Ca paraît simple mais on perd tous ces gestes simples.
Je pousse la Digital Detox plus loin
Après notre semaine à Malte, en amoureux, on a rejoint des amis en Espagne pour 3 jours. Et là, j’ai décidé de pousser ma déconnexion encore plus loin. Je n’ai fait aucune photo, aucune vidéo. Vous allez me dire mais ça n’a rien à voir. Bah si… Ca m’a permis de faire encore plus de place dans mes journées et surtout dans mon esprit. J’avais vraiment zéro contrainte ! Je vivais encore plus l’instant présent ! Pour la première fois de ma vie je pense, pendant ces 3 jours, je me suis construit des souvenirs uniquement dans mon esprit, seulement pour moi ! Ce qui m’a permis de vivre ces instants de bonheur de façon plus consciente.
Je pense d’ailleurs que si notre génération a tant besoin de trouver des moyens de se reconnecter à soi, comme la médiation, c’est parce que nous n’avons plus ces moments à nous, à ne rien faire à part penser, vivre l’instant présent et ses émotions.
J'ai ouvert les yeux sur Facebook :
Ce qui m’a le moins manqué c’est mon compte Facebook privé et surtout je me suis rendue compte à quel point c’était énergivore et pas très sain. Lorsqu’on n’a rejoint nos amis, il arrivait des moments où ils n’étaient “plus là” mais sur leur téléphone, sur Facebook. Je ne les juge pas, si j’avais eu mon iPhone j’aurais certainement fait pareil. Mais voilà, je ne l’avais pas et j’ai pu observer l’effet que Facebook à sur nous, un peu comme si j’étais extérieure à tout cela. Et mon dieu l’horreur ! Je me suis rendue compte que la plupart du temps on fait défiler l’actualité sans vraiment regarder ce qu’il s’y trouve, on perd notre temps. Parfois on tombe sur une vidéo drôle, un débat qui-n’a-aucun-intérêt-mais-auquel-on-a-envie-de-donner-notre-avis, une photo qui retient notre attention. Rien de grave à tout cela mais 1h après qu’est-ce qu’on aura retenu de ces choses ? Pire qu’est-ce que cela nous aura apporté ? Bah rien ! Et quand je dis que ce n’est pas sain (pour notre santé psychique) c’est que je me suis rendue compte que finalement Facebook n’est souvent que du voyeurisme ou du « m’as-tu vu ». On va voir ce qu’il se passe dans la petite vie des autres (ou plutôt dans ce qu’ils veulent bien montrer), on la compare inconsciemment à la notre et on montre ce que nous-même on vit (mais encore une fois que ce qu’on a bien envie de montrer) comme si il y avait une forme de compétition tacite. Mes propos vous choqueront certainement si vous n’êtes pas prêt à les lire/entendre, ou si vous n’êtes pas d’accord. Je peux comprendre mais tentez l’expérience et vous verrez qu’avec du recul vous changerez d’avis.
Quand j’ai vu mes amis et mon chéri, au restaurant, sur leur compte Facebook à checker ce qu’il se passait dans la vie des autres au lieu de profiter de l’instant, je me suis dit mais en fait « qu’est ce qu’on en a à foutre ?! Occupons nous de nous, de notre vie, ça nous évitera de nous comparer, de comparer notre vie et ça nous rendra que plus heureux ! »
J’ai hésité et j’hésite toujours à supprimer mon compte Facebook tellement je me suis rendue compte de l’impact que ce réseau social avait sur nous et notre temps. Et encore une fois, il n’y a pas de hasard… Quelques jours après mon retour en Belgique, une patiente me dit qu’elle a supprimé son compte Facebook et qu’elle se sent mieux. Bah tiens je te crois !
Ce qui me retient ? Bonne question. Peut-être les événements que l’on y trouve ? Quoique je me ce sont peut-être des excuses. Enfin, je me dis “un pas à la fois”. Je vais changer les choses petit à petit pour trouver mon équilibre. On doit quand même vivre avec son temps…
Les changements depuis mon retour
Dès mon retour cet état de retour à soi m’a terriblement manqué. J’ai directement cherché le moyen de l’instaurer dans mon quotidien. Ce n’est pas un équilibre facile à trouver, surtout quand une partie de son travail demande d’êre connecté aux réseaux sociaux. Dès que je prends un peu mes distances ou du temps pour moi, je suis submergée par la culpabilité de ne rien faire, de ralentir, de délaisser mon compte Instagram, etc.
Par contre je suis assez fière d’avoir pris certaines décisions. J’ai commencé par supprimer les notifications Facebook et Messenger. J’y vais quand JE le décidais. Et j’ai supprimé l’application Facebook de mon iPhone. Ca m’évitera d’y aller de façon automatique, sans raison. Pour le moment, j’ai gardé Messenger pour communiquer avec mes proches (encore que papoter autour d’un thé serait plus chouette), ma page Facebook pro pour le travail et mon groupe que j’adore car il n’est rempli que d’ondes positives. Et il est aussi lié à mon activité, d’où son importance.
Quand je vous dis que faire la part des choses est difficile… Mais j’y travaille. Et vous ?
3 réflexions sur “Mes vacances “Digital Detox””
Tellement vrai !plein de fois je me suis dit que j allais supprimer mon compte… mais pas encore sur franchir le pas ! J ai en effet désactivé les notifications mais ça ne change pas grand-chose jusque maintenant… mais comme tu dis les événements je les trouve tous sur Facebook… donc j avais pensé à supprimer tous les amis de Facebook mais garder mon compte pour des recherches etc… mais je ne franchis pas le pas ! Merci pour cet article…
Mais quelle bonne idée, je n’y avais pas pensé.
Je ne sais pas non plus ce qui nous retient ? On pourrait p-e faire le test ?…
Tous les jours je me dis allez ajd je supprime mais je n y arrive pas…