Pourquoi ?
A cause de notre besoin d'appartenance.
Selon Maslow, ce besoin serait le troisième plus important pour nous, être humain. Les premiers sont les besoins de physiologiques et de sécurité. Ce qui veut dire que nous sentir aimé, apprécié est vital pour nous. Si on fait un (très grand) bond en arrière, à la préhistoire, on peut comprendre aisément que ce besoin était essentiel, sans appartenance à un groupe, nous ne survivions pas longtemps.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est de comprendre comment ce besoin d’appartenance influence nos comportements. Notre besoin d’appartenir à un groupe de personnes, à une classe sociale, à une équipe de sport rude travail, nous pousse à adopter une attitude en adéquation avec ce qu’on attend de nous. Nous nous conformons aux codes du groupe par peur du rejet des autres. Et ce même si nous ne sommes pas entièrement d’accord avec ces “règles”.
- L’avantage est de réussir à s’intégrer et de profiter du soutien des autres (si le groupe est bienveillant).
- L’inconvénient est de réussir à s’intégrer et de profiter du soutien des autres (si le groupe est bienveillant)
Conseil : s’adapter tout en restant soi-même, trouver le juste équilibre entre conformisme et authenticité.
Comment ?
Par le biais du mimétisme social
Avec les autres et essentiellement les personnes que nous connaissons peu, nous avons tendance à nous montrer d’accord. Nous préférons nous montrer conciliants et sympas plutôt qu’avoir raison. Rien de grave me direz-vous, en effet, c’est plutôt pratique de parvenir à éviter les conflits lorsque notre but est de se faire apprécier. Mais le danger surgit lorsque nous finissons par croire que nous devons constamment nous adapter à l’opinion des autres, adopter les comportements que les autres attendent de nous. Certaines personnes n’ayant pas confiance en elles finissent par ne plus penser et agir par elles-mêmes, parce que « leur avis n’a pas beaucoup de valeur et sûrement pas plus que celui des autres ». C’est comme cela que certaines personnes voulant simplement être discrètes et conciliantes, finissent par s’effacer.
Mais ne nous culpabilisons pas de trop si cela nous arrive, nous ne sommes pas totalement conscient et responsable de ce mécanisme. Notre cerveau prend parfois les commandes (et sans qu’on lui demande, évidemment).
Lorsqu’une personne est d’accord avec nous, nous activons la zone de récompense de notre cerveau. Nous avons donc appris inconsciemment que pour faire plaisir aux autres (et donc se faire accepter), être d’accord avec eux est un bon raccourci. Et comme on l’a vu, notre besoin d’appartenance nous pousse à éviter la désapprobation du groupe, les conflits et l’exclusion. cqfd !
Finalement le mimétisme est positif ou négatif ?
Tout dépend des limites que nous acceptons et nous fixons. Que nous soyons dans le mimétismes à 100% ou dans le refus total d’être dans ce mécanisme, les extrêmes sont toujours néfastes. Par contre si nous trouvons un équilibre entre mimétisme et affirmation de soi, alors ce mécanisme est un outil adaptatif positif.
Conseil : se fixer des limites, trouver l’équilibre qui nous convient. Faire, certes, plaisir aux autres et éviter les conflits, mais tout en ne s’oubliant pas, car le risque serait alors d’être en conflit avec soi-même.
Qui nous influence ?
Les personnes que nous imitons...
Pour évoluer en tant qu’être humain, nous avons besoin d’obéir. C’est parce que nous obéissons à nos figures d’autorités que nous apprenons. Nous faisons en fait confiance à des personnes qui ont plus de connaissances, de compétences et d’expérience que nous.
Le danger ? C’est lorsque nous passons de l’obéissance à la soumission. Certaines personnes finissent par faire trop confiance à ces personnes qu’elles considèrent comme plus expérimentées et pas assez à elles-mêmes. Nous ne sommes plus nous-même, lorsque nous nous soumissions à des règles, des ordres de façon aveugle. Lorsque nous nous dégageons de toute responsabilité. Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense et parfois ça peut tourner au ridicule. Un peu comme dans les émissions de télé-réalité. Un rôle est donné à chacun et tous, sans se poser de questions, s’exécutent (tels des pantins).
Conseil : garder un esprit critique. Ok, nous pouvons suivre les règles de certaines figures d’autorité pour évoluer, grandir, apprendre, grandir, s’inspirer. Mais nous devons être capable de remettre en cause les enseignements que nous recevons. C’est une forme de confiance en soi !
Qu'est-ce qui nous guide influence ?
Les drivers qui nous guident...
QUESAKO ?
Les drivers sont un peu comme des étiquettes bien collées sur notre front qui influencent notre manière d’être et d’agir. Comme nous venons de le voir, l’éducation nous formate d’une certaine manière. N’en voulons pas de trop à nos parents, professeurs et membres de notre famille car ils ne sont pas les seuls responsables. Nous avons également notre part de responsabilité car chaque message que nous avons reçu a été interprété par nous-même, par notre ego. Mais effectivement certaines injonctions reçues nous ont conditionnés.
Les injonctions que nous avons entendues sans cesse pendant notre enfance et notre adolescence ont fini par créer des drivers et nous en avons généralement un prédominant qui guide notre quotidien. A savoir que “driver” en anglais signifie “pilote” ou “conducteur”.
Il existe cinq drivers :
“Sois parfait”
Les personnes guidées par ce driver ont pu recevoir des messages explicites ou implicites leur faisant comprendre qu’elles devaient être le(a) meilleur(e) de la classe, qu’un 8/10 n’était pas suffisant, qu’elles devaient s’acharner et recommencer tant que ce n’était pas parfait.
Ces personnes ont par conséquent intériorisé le fait que ce qu’elles font n’est jamais assez bien, elles finissent par ne jamais être satisfaites de ce qu’elles font et de la personne qu’elles sont. Elles deviennent intolérantes, exigeantes envers elles-mêmes mais aussi les autres. Elles s’imposent beaucoup de pression par peur de l’échec.
Etant donné qu’elles craignent d’être jugées, elles se conforment beaucoup et tentent d’être parfaites pour les autres. Leur valeur passe par le regard des autres, elles cherchent constamment leur approbation. Cependant leur filtre d’insatisfaction les pousse à interpréter toujours négativement ce que les autres leur renvoie. C’est un “joli” cercle vicieux. De plus, elles sont manipulables car elles ne se sentent jamais à la hauteur, elles doutent constamment d’elles-mêmes. Elles font plus confiance aux autres qu’elles-mêmes.
Phrase antidote : “Tu as le droit d’être toi-même”
- “Sois fort”
Les personnes guidées par ce driver ont pu recevoir des messages explicites ou implicites qu’ “il faut être courageux”, qu’ “on ne pleure pas pour rien” (et si on est un garçon, que “ce sont les filles qui pleurent”), que “d’autres sont plus malheureux” (sous entendu qu’on n’a pas le droit de se plaindre), que “la vie est dure”, qu’ “il faut travailler dur”.
Ces personnes ont appris à se couper de leurs émotions en les refoulant. Adultes, elles peuvent devenir psycho-rigides, ne pas tolérer la faiblesse. Ces personnes sont souvent en conflit avec les autres et elles-mêmes, tout simplement parce que la communication et la gestion des émotions leur sont difficiles.
Finalement elles ont appris à réprimer une part d’elle-même, leur sensibilité émotionnelle (qui dit tellement d’une personne et de ses valeurs). C’est un peu comme si elles avaient appris à fonctionner comme des gentils petits robots. Ces personnes ne sont d’autant pas elles-mêmes qu’elles sont influencées par leur orgueil.
Phrase antidote : “Tu as le droit de t’ouvrir et satisfaire tes propres besoins”
- “Dépêche-toi”
Les personnes guidées par ce driver ont pu recevoir des messages explicites ou implicites qui leur faisaient comprendre que la vie est une course, qu’elles étaient toujours en retard, qu’il fallait courir après le temps, ne pas perdre une minute, ne jamais s’arrêter.
Ces personnes deviennent des adultes impatients, qui courent effectivement après le temps et ne profitent pas de l’instant présent. Elles en sont incapables parce qu’elles ont constamment l’impression d’être en retard ou de perdre leur temps. En conséquence, elles stressent et peuvent facilement être de mauvaise humeur. Le paradoxe c’est qu’elles sont souvent “en retard” puisqu’elles se créent des plannings irréalisables.
Finalement ces personnes ne s’écoutent pas, ne respectent pas leur rythme, leurs besoins. Elles sont dans la performance non-stop. Elles n’ont plus de recul sur leur bien-être, les enjeux affectifs et ce que les autres leur imposent (ou elles-mêmes), elles vivent en mode “automatique”.
Phrase antidote : “Tu as le droit de prendre ton temps”
- “Fais des efforts”
Les personnes guidées par ce driver ont pu recevoir des messages explicites ou implicites qu’ “on obtient rien sans effort”, qu’ “on n’a rien sans rien”, qu’ “on doit toujours en faire plus”, que “c’est à la sueur qu’on a ce qu’on veut”,…
Ces personnes apprennent alors sournoisement à se compliquer la vie à tous les niveaux : dans les tâches du quotidien, dans les relations, au travail. Elles ne parviennent pas à profiter des petits plaisirs de la vie. Elles se fixent des objectifs irréalisables, elles se tuent à la tâche. Parce que “si c’est facile, ce n’est pas normal” et non jouissif. Sauf que, finalement, elles atteignent rarement leurs objectifs et leur confiance en elles en prend un coup. En se mettant la barre haute constamment (trop haute), elles sont toujours dans une espèce de lutte. Elles finissent pas penser qu’il faut mériter le respect et l’amour des autres, se sacrifier pour les autres.
Phrase antidote : “Tu as le droit de réussir pour toi et de te poser”
- “Fais plaisir”
Les personnes guidées par ce driver ont pu recevoir des messages explicites ou implicites leurs suggérant d’être sages, gentilles, répondant aux besoins et attentes des autres.
Finalement elles vivent avec une peur constante de décevoir ou de ne pas être aimées. Par conséquent, elles deviennent incapables de s’affirmer et de dire « non » aux demandes des autres. Elles n’écoutent plus leurs propres besoins et leurs valeurs. Les autres passent avant tout et surtout avant elles-mêmes. Elles se culpabilisent dès qu’elles ont l’impression d’avoir failli à leur “mission” qui est de faire plaisir. Leur estime d’elles-mêmes s’en retrouve affaiblie.
Ces personnes se laissent envahir par les autres, elles deviennent manipulables par le fait qu’elles ne savent pas s’affirmer, par peur des conflits.
Phrase antidote : “Tu as le droit de vivre en fonction de tes propres valeurs”
2 réflexions sur “Ce qui empêche d’être soi-même”
Article très enrichissant ! 👍😊
Merci Shpresa